La première cellule du Azoetia nous met en face de l’incarnation de l’homme en noir du Sabbat.
Il est Iblis, le Feu noir et Maitre des djinns, le Soleil de Minuit qui dans sa rebellion est un miroir de la Passion extrême qui unit l’Adorateur et le Bien Aimé. Il possède la Force et l’Honneur des exilés des Plaines Eternelles qui se rejoignent dans le profond des Forêts pour perpétrer les mystères des braises et du sang, dont la fougue et le symbolisme ne seraient pas totalement étrangers à une certaine conception de la Charbonnerie Initiatique.
Il est Khidir, l’éternel nomade, le cavalier solitaire qui observe la floraison des dunes du désert et dont il est dit que ses pas ne passent par le même endroit qu’une fois tous les 500 ans. Il est l’éveilleur et l’ouvreur des chemins dans le Rêve Primaire, le Passeur sur Arakiss, et son manteau aux reflets irisés est une parure couverte de mille et une plumes de paon.
Il est le Seigneur des Ossements, la Porte entre les horizons, le Maitre de la Cérémonie du Sabbat qui dirige le cortège des satyres et des nymphes au son du tambour et des cris bestiaux.
Lors de mon travail sur la première cellule, il m’apparut par 3 fois en rêve, comme il est dit dans son invocation :
Dans mon premier rêve je me retrouvais face à un sombre manoir aux côtés d’un lac qui était un miroir aux étoiles. Là je vis la Terre s’ouvrir dans un vrombissement infernal et l’esprit m’apparut sous la forme de l’Homme Vert du printemps, dans une tunique de bleu et d'émeraude, un bâton de pèlerin à la main, il m’enseigna à converser avec le esprits et à décrypter leur langage. (1)
Dans un deuxième rêve, je me vis faire tomber les pierres de la tour des croyances mortes comme un château de cartes. Dans leur ruines je le vis alors comme un caliphe-sorcier, au bec de ptérodactyle. Sur les murs étaient disposées des tapisseries royales aux teintes bordeaux et il était entouré de 2 chiens-loups noirs, il me donna à voir un long poignard magique (sans doute un koukri) sculpté dans l’os et recouvert des lettres d'un alphabet sorcier. Il me confia alors que je devrais travailler avec un médium, comme John Dee le fit à son époque, et me parla des tours de Guet, qui étaient comme les 5 Alephs du pentagramme et dont 4 restaient à être détruites.
Il m’apparut une troisième fois comme une immense flamme noire dans la nuit. Alors que le ciel grondait et que les éclairs de la tempête assombrissaient le ciel. Il se précipita sur moi avec le Crane d’un Taureau sacrifié pour tête.
Puis à deux reprises je me levai le matin avec un clip en tête en guise d’oracle ou comme témoignage de sa présence.
L'Empire de Seth
Le Firestarter
Durant mes explorations, je trouvai aussi à plusieurs reprises des ossements (la première fois d’une biche lors d’une ballade en fôret et une autre fois d’un corps humain lors d’une visite inattendue dans un cimetière du Sud) il me fut présenté dans le même temps des plumes, symboles de Maat, comme un rappel que le chemin entrepris sur le sentier de la Sorcellerie Azoétique nécessitait une certaine capacité à garder son équilibre dans le Vol si l’on ne veut pas s’y brûler les ailes. Comme avec les énergies d’Horus, la force sombre et imposante de l’esprit du Premier Sorcier peut être balancé par les énergies de Mystère et de Transformation de Maat. Dans la Cellule Zéro de l'Aath du Vide, la 12ème lettre est en correspondance avec Lamed, l’aiguillon mais aussi la Balance... Je renvois ici le lecteur au Liber Pennae Praenumbra et au Mantra issu du livre Conjunctio d’Orryelle pour un travail plus approfondi sur la Déesse au contrepoids du coeur dans la Balance)
Pour la suite de la cellule dédiée à la corde à Nœuds, j’ai choisi pour ma consécration de faire un travail sur les 3 Parques qui sont les tisseuses des fils de la destinée et d’hier, aujourd’hui et demain.
NOTES
(1) Il y a ici un parrallèle intéressant entre Khidir et Dionysos Zagreus, tous d’eux sont des nomades qui initent à des mystères initiatiques proches de ceux d'Eleusis et de Perséphone car tous deux ont bu au Vin de la Vie. Ainsi, nous retrouvons à la fin de l’Invocation du Grand Pouvoir Magique le cri 'Evoi Saboi', qui était prononcé par les participants au cortège des ménades lors de la Célébration des Grands Mystères.
Dans le Liber 1004 Vel Dionysos, il est dit que le dieu apporte une catharsie par le miroir afin d’exorciser les poisons de notre moi qui déclenchaient la libération violente des forces de l’inconscient et des écueils de notre psyché. La présence du miroir est donc intéressante en ce sens. Il est aussi le dieu qui joint les opposés jour/nuit, vie/mort, ombre/lumière, sagesse/folie, ce symbolisme semble particulièrement approprié à la Sorcellerie Sabbatique.
Dans les textes de la première cellule il est aussi dit que le totem de la corde à Nœuds est le cheval, qui représente la capacité qu’acquérra l’adepte de se laisser posséder par les familiers qui le feront alors chevaucher jusqu'au Sabbat. Or, le cheval est l'animal emblématique de Sabazios, et Diodore de Sicille nous dit à son propos que " ce fut lui qui le premier attela des bœufs à la charrue et facilita les semailles par ce moyen. " Le Bœuf et la Charrue sont précisemment les symboles attribués aux lettres Aleph (le Bœuf) et Lamed ( l’Aiguillon) , les deux lettres de l’Alphabet Sacré que nous retrouvons dans la Cellule de l'Aat du Vide.
